Mercredi 17 avril, les participants avaient rendez-vous en salle du conseil municipal pour découvrir le palmarès. L’occasion pour Fabrice Robelet, maire, et Amélie Fusil, adjointe à la culture, de remercier les 130 participants mais aussi d’éclairer sur certaines difficultés du texte. Voici les lauréats adultes et enfants de cette 9e édition de la Grande Dictée.
Enfants
– Charlie, 13 ans
– Angelica, 17 ans
Adultes
– 1er prix (2 fautes) : Henri LE GUEN
– 2e prix (3 fautes) : Maryannick HENRY
– 3e prix ex-aequo (5 fautes) : Roland CUINAT-GUERRAS & Patrick GAGNARD
– 4e prix ex-aequo (6 fautes) : Antony LE LABOUSSE & Jean-Pierre PEOC’H
– 5e prix ex-aequo (7 fautes) : Roger TUFFIGO & Suzanne GUERN
Le 16 avril prochain, dans une décade exactement, se déroulera un rituel dont la gestuelle remonte à la nuit des temps antiques. Sur le site d’Olympie, Hélios procédera, par ses rayons, à ma renaissance dans les ruines du temple d’Héra. Je suis cette flamme qui sous-tend les principes de l’olympisme moderne, une philosophie de vie qui met le sport au service de l’humanité, fédérant trois grandes valeurs : l’amitié, le respect et l’excellence.
Depuis 1936, je suis portée de ville en ville, le long des routes asphaltées ou de calades, bordées d’eucalyptus, d’acacias ou de thuyas. Les rues, qui d’Olympie à Paris se sont succédé, ont toutes un air de famille. Combien de touristes ou de quidams y pulluleront sous un ciel qu’on espère céruléen afin de me regarder passer, moi, la célèbre et incontournable flamme olympique ! Relayée par tout un chacun, notamment jusqu’en Bretagne, je sillonnerai la France. Vannes sera ville-étape et accueillera la cérémonie d’allumage du chaudron, les nombreux cris de joie saturant les cochlées. Mon odyssée bretonne s’achèvera à Brest. De là, je voguerai toutes voiles dehors pour une nouvelle balade vers les territoires ultramarins. J’aurais tant voulu prendre l’avion afin de connaître les affres de l’atterrissage. Pas vraiment le temps de bayer aux corneilles !
Berlin 1936, ces premiers Jeux de ma transhumance quadriennale ébranlent mon aura. Des vents contraires me font vaciller. D’un côté les nazis voulaient m’accaparer pour glorifier leur idéologie de suprématie de l’homme aryen. De l’autre, la victoire éclatante de Jesse Owens, athlète afro-américain du cent mètres, en annihilant cette même aberration raciale, réaffirme les principes de l’olympisme moderne : paix et universalité.
Ces principes immarcescibles(1) que symbolise ma lumière, bien que malmenés, se sont frayé un chemin à travers le tumulte des époques. Les boycottages des Jeux au moment de la Guerre froide, l’indicible terrorisme des Jeux de Munich, le rôle de plus en plus prégnant de l’argent, n’entament en rien mon épopée lumineuse. Ils transmettent ainsi un héritage incandescent de paix et de compétition loyale.
Il fut un temps où ma lumière servit également de flambeau pour la défense de nobles causes : à Mexico, les athlètes noirs américains y dénoncent le racisme en levant leur poing ganté de noir et en baissant la tête sur le podium. L’Australienne Cathy Freeman, en remportant le quatre cents mètres aux Jeux de Sydney, met en exergue la cause aborigène.
Les femmes ont peu à peu gagné le droit de participer à tous les sports olympiques et de recevoir aussi des médailles et des bouquets de roses crevette, des zinnias nonpareils ou des althæas bisannuelles (2). Pierre de Coubertin, considérait les Jeux comme un hymne à la virilité, alliance du muscle et du cerveau dont seuls les hommes seraient capables ! Et pourtant, souvenirs impérissables, moments d’émotion ou exploits sportifs sont, tout autant, l’apanage des athlètes féminines : la jeune gymnaste roumaine, la piquante épéiste française ou les athlètes sud et nord coréennes parfois unies sous la même bannière.
Les Jeux paralympiques parachèvent la fraternité olympique. Réservés aux athlètes en situation de handicap physique ou mental, ils ont lieu dans le même pays que les Jeux et les prolongent.
Quoi qu’il en soit, je peux, modestement, m’illusionner d’être une veilleuse spirituelle unissant les peuples au-delà des océans et des continents.
Mais je suis également une sorte de phare guidant les athlètes, stakhanovistes modernes, pendant quatre années d’abnégation, de douleur et d’effort. Je reste, malgré les vicissitudes de l’histoire, une lumière inextinguible pour des milliards d’humains. Tous suivront en mondovision les récits flamboyants de la compétition, de la camaraderie et de la victoire.
Deux orthographes sont admises :
(1) immarcescibles et immarcessible
(2) L’althæas a les deux genres donc bisannuelles ou bisannuels.