Ce projet collaboratif touche à la fois la biodiversité – la zone humide étant une véritable « éponge » pour retenir l’eau, la stocker puis la restituer en douceur – et l’aménagement grand public, la commune de Brec’h souhaitant faire de ce lieu un espace de promenade et de cheminement.
Au cœur de la Chartreuse, le service GEMAPI d’Auray Quiberon Terre Atlantique (Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations) mène, depuis le 29 août dernier et pour 4 mois environ, des travaux de restauration du ruisseau et de la zone humide. Dessiné et initié par la commune, qui est maître d’ouvrage, ce chantier est un bel exemple de collaboration entre une municipalité et la communauté de communes Auray Quiberon Terre Atlantique, permettant ainsi d’intégrer le « Contrat territorial Bassin versant Golfe du Morbihan ».
Une première tranche des travaux, réalisée par Aqta, s’est achevée en mars avec la réfection des réseaux d’eaux pluviales et d’assainissement dans la zone.
Les peupliers se trouvant à proximité, dont les caractéristiques se sont révélé inadaptées au milieu, ont également été abattus en janvier.
Un arrêt des travaux a ensuite été observé afin de respecter les cycles écologiques des espèces végétales et animales se trouvant sur le site. Le chantier a pu reprendre le 29 août, avec les travaux menés par Aqta puis la Ville.
Pourquoi ces travaux ? L’objectif est de restaurer la morphologie du ruisseau et favoriser des échanges optimaux entre le ruisseau et la zone humide. En hiver, la zone humide agira comme une éponge naturelle : elle sera en mesure d’absorber la grande quantité d’eau qui tombe du ciel et de la retenir, réduisant ainsi le flux du ruisseau. A l’inverse, en été, l’eau stockée durant l’hiver sera restituée lentement au ruisseau, prolongeant ainsi son niveau et son débit.
Phase 1 / Arracher une plante envahissante
La végétation du site de la Chartreuse était envahie par une plante exotique envahissante, la renouée du Japon. Contrairement au baccharis, qui se dissémine par les graines, la renouée du Japon se dissémine par bouturage de fragment de rhizome ou de tige. L’arrachage mécanique de cette plante, sur 170 m2 environ, a nécessité une journée de travail, en retirant la terre 1 m autour du foyer et sur 1 m de profondeur.
Le trou créé a été rebouché en y plantant différents types de saules (saule blanc, saule roux, saule marsault…), mettant ainsi en compétition la renouée. La présence des saules a pour effet, d’étouffer les éventuels rhizomes restants, limitant les risques de reprise.
Phase 2 / Créer une mare
Sur une autre partie du site, une mare temporaire a été creusée.
Son rôle est de diversifier les milieux et les habitats, créer une zone refuge pour une nouvelle flore et une nouvelle faune (amphibiens, insectes…) et un outil pédagogique de sensibilisation.
Phase 3 / Reméandrer le ruisseau
Autre modification majeure du site : le reméandrage du petit ruisseau qui traverse aujourd’hui le site et dont la morphologie n’est pas idéale. Trop linéaire, les écoulements sont homogènes et rapides.
Le ruisseau a donc été redessiné afin de sinuer d’avantage. Le fait de créer des méandres allonge la longueur totale du cours d’eau et donc le temps de transit de l’eau dans le lit du ruisseau, tout en maximisant les possibilités d’échange avec la nappe.
Il a également reçu un apport en matériaux minéraux. Autrement dit l’installation au cœur du ruisseau de petits et de gros cailloux, qui servent de support à la vie aquatique et qui créent une diversité d’habitats, l’eau coulant à certains endroits plus lentement et à d’autres plus rapidement.
Phase 4 / Plantations
Différents types de saules sont plantés le long du ruisseau pour créer une ripisylve (= végétation des berges des cours d’eau). La mare est également végétalisée pour favoriser l’implantation de la flore. Enfin, une haie champêtre est implantée le long de rue Pierre-Allio sur un talus qui a également été créé.
Phase 5 / Aménagement paysager
La Ville de Brec’h achèvera l’aménagement paysager du site faisant de la zone humide de la Chartreuse un espace de promenade, de cheminement et d’observation de la biodiversité.